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Yoann Defert en polyculture-élevage et maraîchage à Saint-Père

Yoann Defert en polyculture-élevage et maraîchage à Saint-Père

Le 12/09/2017

On peut retenir de lui qu’il est fournisseur de viande et de légumes des magasins Biocoop Germinal. Mais il est aussi et surtout paysan, militant, pédagogue, passionné, logique, préoccupé, entier et porteur d’un beau projet : vivre et faire vivre sur sa terre sans l’asservir ni rien lui voler.

Producteur de l’Yonne, en Bourgogne

© Marie-Pierre Chavel - Biocoop

On peut retenir de lui qu’il est fournisseur de viande et de légumes des magasins Biocoop Germinal. Mais il est aussi et surtout paysan, militant, pédagogue, passionné, logique, préoccupé, entier et porteur d’un beau projet : vivre et faire vivre sur sa terre sans l’asservir ni rien lui voler.

La visite chez Yoann démarre par un petit tour à Vézelay, à 2 km de Saint-Père. Pas pour visiter le vieux village et sa basilique du Xe siècle, patrimoine de l’Humanité, mais pour mieux voir les collines tout en forêts, pelouses, haies, vignes, landes, ruisseaux… « Une vraie diversité de paysages et de terroirs, tous se complètent », explique le jeune agriculteur. C’est là, dans cet écosystème séculaire, qu’il s’est installé il y a à peine deux ans, rejoignant dans la commune deux autres agriculteurs (sur 5, sans compter les viticulteurs) déjà en bio. « Ici, c’est un bastion bio assez hétéroclite. Élevage/cultures, élevage/vignes, vignes/cultures, on cherche à se diversifier. » Comme le faisait le modèle traditionnel, équilibré, faisant un cercle vertueux avec la nature.

 

L’été au vert

240 hectares, 2/3 en céréales et 1/3 pour l’élevage, 2 équivalents temps plein, Yoann ne chôme pas. Il a une centaine de vaches, des charolaises et des aubracs, plus petites et plus rustiques. « La charolaise est une usine à gaz !, dit-il. On a du mal à la faire vêler et à faire téter les veaux. À force de sélectionner sur des critères morphologiques, on perd sur le côté maternel. » L’aubrac demande peu de soins et cela convient mieux à la façon de travailler du producteur. Vaches et veaux passent tout l’été au pré. L’hiver, ils le passeront dans la nouvelle stabulation, dès qu’elle sera construite. « Elle évitera que le pâturage ne soit détruit l’hiver ; et on pourra valoriser le fumier. » Rien ne se perd chez Yoann : « Tout est lié et doit “se retourner” : quand on prend d’un côté, on doit redonner de l’autre. » Une maxime qu’il applique aussi au maraîchage, activité qu’il pratique pour « se diversifier sans prendre plus d’hectares ».

 

La planète bleue

Il a commencé en 2016 avec des pommes de terre mais les pluies ont inondé ses parcelles… La bérézina ne lui fait pas renoncer à son projet : « Avoir une production saisonnée, respecter le cycle de la vie, produire bien et valoriser le produit, faire vivre le maximum de gens sur le moins de surface possible… » Et aussi, montrer son travail, avec un parcours pédagogique peut-être, pour « faire avancer la cause ». Celle de la viande de veau rosée, et non blanche, parce que le veau a tété sa mère, brouté de l’herbe, grandi 6 mois. Ou celle l’eau. « C’est hyper important ; l’eau, c’est la base. Ce n’est pas par hasard si on dit La planète bleue. Mais qui s’intéresse à l’eau, à ce que ça coûte de la dépolluer ? » Et puis, c’est sûr, il fera de l’agroforesterie, qui associe arbres, cultures et élevage. « On va encore passer pour des fous parce que la tendance ici, c’est plutôt de tout arracher ! » Mais Yoann ne se laissera pas intimider. « On sent la pression mais il faut qu’on reste. Si on n’est plus là, ça sera le plus gros qui gagnera. »

Retrouvez notre reportage Au sud de Paris, l’Yonne avance bio dans le n° 95 de CULTURE(S)BIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles, ou à télécharger sur le site de Biocoop.

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